La physiothérapeute Azita Papaie parle de la santé du plancher pelvien : briser le silence autour de l’incontinence

Les fuites urinaires. Le simple fait d’en parler à voix haute peut mettre les gens mal à l’aise. Pour beaucoup de femmes, et même certains hommes, c’est l’un de ces sujets tabous que l’on garde pour soi. On rit trop fort, on tousse, on saute ou on court, et soudain, il y a ce petit « oups ». Beaucoup haussent les épaules en pensant « Eh bien, j’ai eu des enfants » ou « Je vieillis, c’est normal ».

Mais voici la vérité : ce n’est pas quelque chose avec lequel vous devez simplement vivre.

Dans un épisode récent du podcast Pink Flow’d, la physiothérapeute Azita Papaie a expliqué ce qui se passe réellement au niveau du plancher pelvien et pourquoi tant de personnes souffrent d’incontinence urinaire. Et, surtout, ce que vous pouvez faire pour y remédier.

Mais au fait, qu’est-ce que le plancher pelvien ?

Imaginez un hamac fait de muscles situé au fond de votre bassin. Ce petit groupe de muscles est chargé de soutenir certains des organes les plus importants de votre corps : votre vessie, votre utérus et votre rectum.

Lorsque ces muscles sont forts et coordonnés, tout fonctionne comme il se doit. Mais lorsqu’ils sont faibles, tendus ou désynchronisés, des fuites peuvent se produire.

Des études montrent que près de la moitié des femmes de plus de 50 ans souffrent d’une forme d’incontinence urinaire, mais beaucoup n’en parlent jamais et ne cherchent pas à se faire soigner.

Pourquoi les fuites se produisent-elles ?

Il existe plusieurs raisons différentes à l’apparition de l’incontinence urinaire :

  • Incontinence à l’effort : un rire, un éternuement ou un exercice physique exercent une pression sur la vessie.
  • Incontinence par impériosité : cette sensation de « devoir aller aux toilettes IMMÉDIATEMENT », même si votre vessie n’est pas pleine.
  • Incontinence mixte : un peu des deux.

La grossesse, l’accouchement, la ménopause et même des facteurs tels que la posture et les habitudes respiratoires peuvent affecter le bon fonctionnement de votre plancher pelvien.

Le mythe auquel nous devons cesser de croire

L’une des choses les plus importantes qu’Azita a dites dans le podcast est que les fuites sont courantes, mais qu’elles ne sont pas « normales ».

Ce n’est pas parce qu’un phénomène est fréquent qu’il est inévitable. Nous ne disons pas aux personnes qui souffrent de maux de dos : « Eh bien, c’est le vieillissement, il faut faire avec. » Les problèmes liés au plancher pelvien méritent le même respect et les mêmes soins que n’importe quelle autre partie du corps.

Ce qui peut réellement aider

La bonne nouvelle ? Il existe des solutions, et elles ne nécessitent pas toutes une intervention chirurgicale ou la prise de médicaments.

  • Physiothérapie du plancher pelvien : il ne s’agit pas seulement de « faire vos Kegel ». Un thérapeute peut vous apprendre à solliciter les bons muscles (beaucoup de gens les sollicitent de manière incorrecte). Il est prouvé que l’entraînement des muscles du plancher pelvien (souvent sous la supervision d’un physiothérapeute) réduit considérablement, voire élimine les symptômes chez de nombreuses femmes. Une étude majeure a révélé que les femmes qui suivaient un entraînement supervisé avaient 40 % plus de chances de constater une amélioration ou une guérison complète que celles qui ne faisaient rien.
  • Biofeedback et outils : pour celles qui ont du mal à trouver les bons muscles, la technologie peut aider à guider une activation correcte.
  • Modifications du mode de vie : réduire la caféine, gérer son poids et ajuster sa consommation de liquides sont des mesures simples mais efficaces.
  • Respiration et posture : la façon dont vous bougez et tenez votre corps peut soit soutenir, soit solliciter le plancher pelvien.
  • Approches holistiques : des techniques de relâchement en douceur, des massages et la gestion du stress complètent le traitement de nombreuses patientes.

Pourquoi nous devons en parler

Le point le plus important à retenir de cette conversation ? Nous devons en parler.

La honte et le silence empêchent les gens de demander de l’aide. Plus nous normalisons les conversations sur la santé pelvienne, plus les gens se sentiront capables de demander des soins. Comme l’a dit Azita, votre plancher pelvien n’est qu’un ensemble de muscles comme les autres. S’ils ne fonctionnent pas correctement, ils méritent d’être soutenus, et non stigmatisés.

Conclusion

Si vous souffrez d’incontinence, sachez que vous n’êtes pas obligée de la supporter. Le plancher pelvien est peut-être un petit groupe de muscles, mais il a un impact considérable sur votre vie quotidienne et votre confiance en vous. Avec un soutien adapté, un traitement et un peu d’ouverture d’esprit, vous pouvez reprendre le contrôle.

Car « courant » ne signifie pas « normal », et cela ne signifie certainement pas « incurable ».

N’attendez pas de vous sentir mieux

La thérapie du plancher pelvien peut vous aider à retrouver le contrôle et la confiance en vous sans chirurgie ni médicaments. Prenez rendez-vous pour découvrir comment un traitement personnalisé peut faire la différence.
 
Azita Papaie est une physiothérapeute agréée passionnée par l’approche holistique du corps humain, de la santé et du bien-être. Elle exerce à Saint-Henri, à Montréal.